TERRA KOTA

Cultures-Arts-Industries-Mystique Kota

posté le 14-07-2010 à 16:34:39

NGWAMANATA

Les Accords de la Djoua 
 


Commentaires

 

1. satinee24  le 22-09-2010 à 19:30:17  (site)

ca m'a trop fait plaisir d'entendre cette chanson ! je suis kota et très fière d'etre une fille du g6

2. satinee24  le 22-09-2010 à 19:30:45  (site)

ca m'a trop fait plaisir d'entendre cette chanson ! je suis kota et très fière d'etre une fille du g6

3. africanostra  le 22-09-2010 à 19:39:56  (site)

Fille de Terra Kota (Le Monde Kota, Mbok'Ikota),
Sois la bienvenue chez toi!

4. aurore  le 14-10-2010 à 23:37:11  (site)

trés chouette, j'aime les instruments.. que l'on entend

5. owoumi  le 13-12-2012 à 20:41:10  (site)

bsr,
suis très satisfaite de cette chansson, c'est émouvant et cette chanssson reveille les encien souvénir. rose

6. Ishekayi  le 12-02-2013 à 10:29:42

Emouvant felicitation au Pr EKAZAMA, pour ce blog

 
 
 
posté le 13-07-2010 à 02:19:50

SYMBOLISME (SUITE)

Réflexions sur 1'art funéraire Kota

in Arts d'Afrique Noire n°122
Gérard DELORME
Page 3

GÉNÉRALITÉS SUR LES FIGURES DE RELIQUAIRE
Nous entrons enfin dans le vif du sujet de cette étude: les figures de reliquaire des Kota. A l’instar de leurs voisins fang, les Kota pratiquaient un culte qui se caractérisait par la conservation de reliques des ancêtres des lignées importantes dans des paniers surmontés de sculptures bien spécifiques jouant en quelque sorte le rôle de gardiens des reliques. En la présence exclusive d’initiés, les grandes décisions du clan, du lignage, étaient prises au cours de cérémonies où les reliquaires étaient sortis. Selon les endroits, on les appelait bwété, mbulu-ngulu ou bien mboy (chez les Obamba). Par ce rituel. les ancêtres participaient toujours à l’existence des vivants. Pour ce qui concerne l’étude des rites liés à ces reliquaires, nous renvoyons, entre autres, aux travaux d’Andersson, de Perrois de Stephen Chauvet.


Pendant la première moitié du XXe siècle, l’action plus ou moins simultanée de l’administration française et des missionnaires chrétiens contribua à l’éradication de ce culte. Corrélativement à une évolution contrainte de la société africaine à cette époque, ce dernier perdit effectivement son importance au point qu’on le considère actuellement comme disparu. Cependant, dès l’indépendance politique acquise, la cessation des contraintes extérieures put laisser subsister de discrets foyers du culte dans certains villages de brousse. Malgré les bouleversements de l’impact colonial. malgré le développement d’autres pratiques (par exemple du ndjobi dans la province gabonaise du Haut-Ogooué), la tradition n’est donc pas complètement éteinte et nous connaissons encore certains endroits où elle semble se perpétuer: les reliquaires traditionnels y sont toujours utilisés à certaines occasions par des officiants qui les cachent soigneusement.

kota 6

H.T. 3 Figure inédite de reliquaire kota

Chez les Kota, ces figures ont atteint un degré de stylisation et d’abstraction étonnant. De plus, elles présentent une particularité que l’on ne retrouve que de façon bien moins ostensible dans le reste de l’art d’Afrique noire: le cuivre et le laiton, sous forme de placages, entrent systématiquement et largement dans la composition de tous ces objets. Cela contribua à ce qu’ils soient recherchés par les amateurs d’art africain. En mettant un peu à part les mbumba-bwiti masango qui se distinguent très nettement des autres par la réduction de la taille du visage et l’allongement relatif du cou, les figures de reliquaire kota se caractérisent par un visage extrêmement stylisé souvent traité à plat. Le traitement en relief des figures (en ronde bosse ou semi-ronde bosse) ne se manifeste que dans quelques sous-groupes stylistiques ne représentant qu’environ un tiers du total de ces objets de culte et semblant plus tardifs. La face est toujours prolongée vers le bas par une sorte de manche s’ornant d’une structure en forme de losange orienté dans le même plan que le visage pour l’ensemble des figures; uniquement chez les Mahongwé, cette structure a plutôt la forme d’un ovale s’inscrivant dans le plan perpendiculaire à celui de la face. Ce manche était normalement assujetti aux reliques. Nous reviendrons dans la suite de ce texte plus longuement sur le descriptif des différentes catégories de figures de reliquaire.


Est-il possible d’évaluer la quantité de ces figures existant encore de par le monde ? Car il faut bien admettre que, compte tenu de leur succès en tant qu’objets de collection, la plupart d’entre elles ne sont plus dans leurs pays d’origine. Il est difficile de répondre à cette question mais on peut essayer de dresser une évaluation approximative. Pour notre part, nous avons pu, après une compilation s’étalant sur quatre années, retrouver les représentations de près d’un millier de spécimens. Le Musée Dapper possède une documentation importante sur ces figures. A. et F. Chaffin, de leur côté, en ont recensé plus d’un millier. D’autre part et d’après les chiffres annoncés plus haut, nous relevons 500 villages kota au Gabon. En extrapolant par rapport aux superficies, on peut admettre qu’il faille compter sur quelque chose comme 750 villages kota et apparentés sur l’ensemble Gabon-Congo.


Perrois a fait une évaluation à partir des reliquaires mahongwé dont il a pu retrouver la trace dans trois villages gabonais. Le nombre de figures recensées varie de 1 à 14 selon l’importance du village et des clans représentés (une vingtaine). Au total, il a pu avoir mention de 27 reliquaires pour les trois villages soit 9 en moyenne pour chaque village. En fonction de ces chiffres et du nombre total des clans, il a estimé que le nombre de reliquaires mahongwé devait s’élever entre deux et trois cents à la fin du siècle dernier. Il pense qu’en 1969 on a dû retrouver une cinquantaine de pièces au total de par le monde. Dix ans plus tard, il parle d’une centaine. A l’heure actuelle, ce chiffre devrait être encore révisé à la hausse puisque notre fichier personnel atteint la centaine de pièces et que nous sommes très loin d’être exhaustif. On se rend alors compte que les indications en notre possession sont trop fragmentaires pour que l’on puisse se risquer à une extrapolation fiable surtout pour l’ensemble des ethnies kota: la difficulté résidant dans l’évaluation du nombre moyen de reliquaires par village. Si l’on admet une fourchette de 3 à 9, on arriverait à un total théorique compris entre 2000 et 7000 figures “ en service ” à la fin du siècle dernier. La fourchette est large. Combien en reste-t-il compte tenu des nombreuses destructions couvrant la période 1920-60, et aussi parmi les fabrications plus récentes, c’est impossible à dire. Un ancien marchand d’art, avec lequel nous avons discuté du problème, estime quant à lui qu’il doit en exister encore de l’ordre de quinze mille. Ce chiffre paraît un peu élevé, du moins si l’on se réfère aux pièces d’authenticité indubitable. On observe, en effet, dès les premières décades du XXe siècle, l’apparition progressive dans les collections (même dans celles de grands musées) de pièces d’apparence bâclée, dont les caractéristiques stylistiques se dégradent. On peut avoir à faire évidemment à des productions de sculpteurs moins habiles, ou de moins en moins bien formés, mais il est indéniable, vu leur proportion grandissante, que l’on est de plus en plus en présence d’objets qui ne sont plus fabriqués dans l’esprit du culte. Le temps passant, on ne trouvera plus que des objets décadents, voire grossiers et même grotesques, taillés uniquement dans un but mercantile. Il est évident que nous ne voulons pas comptabiliser de tels objets. Perrois a fait remarquer que le nombre de reliquaires restait modeste face à la multitude des objets africains répertoriés dans le monde entier. Cela se comprend assez bien du fait des caractéristiques mêmes du culte ne concernant que les dignitaires et en raison de la difficulté à s’approvisionner en cuivre: les figures de reliquaire vraiment endommagées devaient être soigneusement démontées pour récupérer le précieux métal. On ne pouvait donc pas assister à une accumulation d’objets anciens “ désacralisés ”. Cette supposition est corroborée par Andersson qui a décrit plusieurs mbulu-ngulu au métal d’apparence ancienne mais dont l’ossature en bois semblait toute récente; l’examen d’un certain nombre de figures de reliquaire nous a permis également d’accepter cette hypothèse bien que, dans certaines conditions, le bois ancien puisse conserver son apparence neuve.

kota 7

Fig. 3 : reliquaire kota de style “ classique _. Dessin d’Et Andersson, in : Les Kuta Il, vol. 38.

 

 

ÉTUDE STYLISTIQUE ET TYPOLOGIQUE


MÉTHODES
L’étude que nous avons entreprise porte exclusivement sur l’aspect visuel des figures de reliquaire. Nous l’avons dit plus haut: les classifications élaborées par nos prédécesseurs paraissent devoir être clarifiées, du moins pour les figures qui ne sont pas d’origine mahongwé ou masango, c’est-à-dire pour la majorité d’entre elles. C’est pour cette raison que nous avons essayé de réfléchir à la question. Nous voudrions dégager les “ bons ” critères morphologiques permettant de comprendre s’il y a des relations entre leurs différentes formes: peut-on y reconnaître une certaine unité, des règles ou bien, au contraire, la figure de reliquaire n’est-elle conçue qu’en fonction de l’inspiration libre de l’artiste à partir d’un modèle de départ transmis par la tradition d’un clan donné ?


Pour cela, il a vraiment fallu s’imprégner du sujet et essayer de visualiser le maximum d’objets. Il ne nous était malheureusement pas possible de faire le tour des musées européens d’art africain ni des collections privées. A plus forte raison, les collections existant sur d’autres continents s’avéraient inaccessibles. Nous avons pu, malgré tout, en examiner de près un certain nombre. Mais, pour la plupart, nous avons dû nous résoudre à travailler essentiellement d’après des images parfois très bonnes, parfois de qualité médiocre. Nous sommes parfaitement conscient des insuffisances du procédé. Cependant, nous avons, en partie du moins, compensé cela en scannant les images récupérées et en les archivant sur support informatique, ce qui a permis de manipuler les images efficacement et surtout rapidement. Nous avons constitué une base de données sur les figures de reliquaire associant les renseignements (hélas, trop souvent bien maigres!) et les images les plus caractéristiques de chaque pièce. L’énorme avantage que la technique moderne offre par rapport aux moyens de nos prédécesseurs, c’est de visionner les images en un tour de main et de les comparer, les trier avec une aisance peu envisageable il y a encore quelques années. A ce jour, nous avons pu ainsi mettre en fiche près d’un millier de pièces et la quête continue. Il apparut ainsi très vite que nous disposions depuis quelque temps d’un échantillon représentatif de l’art kota. En effet, à chaque intégration d’un objet inconnu du fichier, il devint évident qu’il faisait pratiquement toujours partie d’un modèle déjà existant. Rares sont ceux qui nous amenèrent à modifier un tant soit peu la classification. Nous espérons bien sûr quelques nouveautés, quelques pièces énigmatiques mais il est vraisemblable qu’elles ne remettront pas fondamentalement en cause la typologie déjà échafaudée.

 

 

(Suivre lien en entête du document, pour voir les images des Reliquaires)

 


 
 
posté le 12-07-2010 à 02:16:19

LES MAUX QUI FACHENT

 

LE CHAMP LEXICAL DE L’INJURE KOTA

 

 

 

*ndôngô=médisance, dénigrement, ragot, réquisitoire, diffamation (â yênê ndôngô=elle/il a souffert ; a été diffamé(e) ou dénigré (e), bafoué(e)

 

*itotchî=injure (pluriel : matotchi), insulte

 

*ibêzi=diffamation, dénigrement, délit de sale gueule ou de faciès

 

*ô lowaka=injurier, insulter,

 

*ô pândâka= concasser (au sens premier), dénigrer, diffamer (proche de : ô kâkwâka=critiquer, médire)

 

*ô poulâka=calomnier, insulter, vilipender, descendre, salir

 

*ô hambwêkê/hambwêtchê=humilier, outrager, bafouer, ridiculiser

 

*ézamba (injure suprême chez les Kota : sémence, rhume, morve)=morveux, « crotte de b… » 

*ntémo : opprobre, caricature, flétrissure, dégradation

 

*ô ponga/pongaka= tu es malade (ou : é ponga/wê éponga/w’é ‘ponga=il/elle est fou (folle)

 

*ô pilimwa=tu es fou/folle ; tu es cinglé(e)

 

*ézéézé=demeuré,  pauvre-type, moins que rien ; va-nu-pieds ; insignifiant ; lâche ; veule, epsilon (plus petit que zéro)

 

*épéépé=maboule, incapable, irresponsable, attardé mental (synonyme: édouwé)

 

*énguéénga=apathique, sans personnalité

 

*hôyi=timide (différent de l'homophone hôyi=honte, gêne)

 

*boloutou=quelconque, ordinaire

 

*n'djêmi=naïf, benêt, attentiste

 

*boloungwê=paresseux, amorphe, inapte, mou

 

*élébwa=vaut-rien, un clown (ou un C…O…N, comme le dirait un collègue)

 

*épouwa=rebut de la société, raté, loser

*éloutcha ou éloutcha-loutcha=sans domicile fixe, errant, aventurier, nomade, deshérité

 

ô binwâka=toiser, défier, snober, mépriser

 

*ikayi ya pigna mépaba=(littéralement: "la feuille qui sert (une seule fois) à presser  ou écraser les aubergines pois"= l'individu le plus faible et impuissant du Monde Kota); avorton, frêle; poids plume; "homme-kleenex"?

 

 

 

 Arthur BENGA NDJEME: PARIS, le 12 Juillet de l'An 10, 01h 37    
 


Commentaires

 

1. Engouma  le 03-11-2010 à 17:26:30

Félicitation Ibaka!
Je salus ce travail o combien fastidieux que tu as réalisé.Tous les kota doivent te prendre en exemple pour montrer à la face du monde la beauté de leur grande et très imposante culture.
Soso ndéka dika moina wa mama

2. kulturanostra  le 03-11-2010 à 20:35:48  (site)

Mwana' Mama,

Je te remercie autant pour tes chaleureux encouragements. Et, comme tu le sais du fond de ton âme, j'ai ultimement besoin de ta précieuse contribution pour que ce travail soit largement partagé et enrichi...Je vais essayer, pour ma part, de ne pas te décevoir...
O' bwêdjî?

3. christie  le 15-11-2010 à 23:32:58

mabizi (les couilles )
rinw nhè nwou solo (quitt là ton corps ssent )

4. kulturanostra  le 16-11-2010 à 00:44:03

on peut proposer plusieurs variantes à ton injure sur les mauvaises odeurs:

-"magnak' oussê! gno'o soloh"

-"hignaka nê; gno'o (gnolo) soloh"

-"hignaka biyénê; gno'o soloh"...
Merci pour ta contribution...

 
 
 
posté le 11-07-2010 à 07:04:36

Ilêlê

Mouvance
 


 
 
posté le 10-07-2010 à 15:55:04

UN MONDE AUX COULEURS DE MIEL ET DE CHAMPIGNONS

LES COULEURS, TONS ET FONDS

*Tons rouges :

 

-Rouge : léndété

-Ecarlate : louwé, mabêndjê (mûr)

-Roux, rousse : éndondo (appliqué uniquement aux humains) ; zombé (antilope rousse), ngwéya (sanglier/potamochère) pour désigner les choses et certaines femmes à la peau dorée.

 

*Jaune : zohlolo

 

*Jaune pâle, jaunâtre : zôndjî (la bile)

 

*Bleu : bouhloulou

 

 

*Tons sombres :

 

-Noir : nanga-nanga

-Obscur, sinistre, triste : ngouh-zouzou

-Ténébreux, ombrageux : mélôtô (époundu ya mélôtô : une nuit ténébreuse)

-Noiraud : mbîli (carbone, charbon), épilitchi (silure aveugle des profondeurs des marres)

-Noirceur : mayinda, kounga (roseau vert-nuit)

 

 

*Tons blancs

-Blanc, net : poungh

-Clair : kwalâlâ (sans nuage, sans rature)

-Immaculé : ntchêndjê (héron garde-bœuf, « oiseau de Noël » en Afrique Centrale) . Ntchêndje désigne également l’homme entièrement brûlé au troisième degré (le fameux « cochon gratté »)

-Eclatant, blond: mbouma (albinos)

-Brun : ntânyî, botânyî (peau mate) 

 

*Tons orangés et dorés :

-âmbémbé (allusion au clitocybe de l’olivier, voire champignons des genres pézize orangée et chanterelle )

-bwéyî (miel).  

 

*Vert :-léndê (la mousse). Ainsi, le groupe de mots  « les yeux verts » se dirait: mînhong léndê. 


*A pois :-nkángâ (la pintade). Une chemise à pois: ngoh mwa nkanga. 


*Rayé, à rayures, zébrures :

-mélêzi ou mélêzi-mélêzi

 

 

*Arc-en-ciel:

-ngoubou

 

 

 

Arthur BENGA NDJEME : PARIS, le 10 Juillet de l’An 10, 15h 34.

 


Commentaires

 

1. oulianov  le 10-07-2010 à 17:01:35  (site)

bonjour cher papa !

Dis-moi,

on dit ngouh-zouzou ou bouh-zouzou ? pour exprimer ce qui est obscur.

édité le 10-07-2010 à 19:03:43

2. africanostra  le 10-07-2010 à 17:25:19

Bonsoir Lénine,

On peut, en effet, dire:

-bouzouhzou, au sens de clair-obscur et d'imparfaite luminosité; et

-ngouzouhzou, pour caractériser la mine triste, osbcure ou affreuse; d'une personne négligée par exemple.

Merci pour ta leçon de philologie Kota.

 
 
 
 

Ajouter un commentaire

Pseudo : Réserve ton pseudo ici
Email :
Site :
Commentaire :

Smileys

 
 
 
Rappel article